Créer soi-même un DCP : Guide étape par étape :
Le DCP (Digital Cinema Package) est le format standard utilisé pour la projection numérique en salles de cinéma. Il garantit une qualité d’image et de son optimale tout en assurant une compatibilité avec les serveurs de projection. Bien que les studios et laboratoires spécialisés créent généralement ces fichiers, il est possible de fabriquer un DCP soi-même avec les bons outils et un peu de rigueur.
1. Préparer les fichiers source :
Avant de créer un DCP, il est essentiel d’avoir des fichiers vidéo et audio compatibles avec les exigences des projecteurs numériques.
- Vidéo : Format : JPEG 2000 12 bits XYZ (mais on part généralement d’un fichier ProRes 4444, DNxHR HQX, TIFF ou PNG séquencé).
- Résolution standard : 2K (1998×1080 pour le format scope, 2048×858 pour le format flat) - 4K (4096×2160 ou 3996×2160 selon le ratio).
- Fréquences d’images recommandées : 24, 25, ou 30 FPS.
- Audio : Format : WAV 24 bits / 48 kHz ou 96 kHz - Multiplexage : Pistes séparées (5.1, 7.1, stéréo selon les besoins).
- Sous-titres (optionnels) : Format recommandé : SMPTE XML ou Interop - Encodage : UTF-8
2. Convertir la vidéo en JPEG 2000 XYZ
Le format vidéo du DCP repose sur le JPEG 2000 encodé en espace colorimétrique XYZ. Si votre vidéo est en RGB, il faut la convertir.
Logiciels utiles :
- DaVinci Resolve (export en image séquencée TIFF ou DPX, à convertir ensuite en JPEG 2000).
- Adobe Premiere + OpenDCP.
- FFmpeg (conversion de fichiers).
Pour convertir l’espace colorimétrique, des logiciels comme DCP-o-matic permettent d’automatiser cette transformation.
3. Créer le DCP avec un logiciel spécialisé
Une fois les fichiers prêts, il faut assembler le tout dans un package DCP valide.
Logiciels gratuits :
- DCP-o-matic (facile d’utilisation, recommandé pour les débutants).
- OpenDCP (plus technique, mais efficace).
Logiciels professionnels (payants) :
- EasyDCP (référence dans l’industrie).
- FinalDCP (outil avancé).
- CineAsset (utilisé en post-production).
- Transkoder (utilisé en post-production).
Étapes dans DCP-o-matic :
- Importer la vidéo et l’audio.
- Vérifier la colorimétrie (XYZ) et la résolution.
- Configurer les pistes audio (stéréo, 5.1, 7.1).
- Ajouter des sous-titres si nécessaire.
- Générer le DCP et choisir le format Interop ou SMPTE selon la compatibilité souhaitée.
4. Vérifier le DCP avant projection
Avant d’envoyer le DCP en projection, il est indispensable de tester la lecture.
Outils de vérification :
- DCP-o-matic Player (lecture et vérification des métadonnées).
- NeoDCP Player (lecture de DCP sur PC).
- Serveur de cinéma numérique (idéalement en salle de projection).
5. Copier le DCP sur un support adapté
Un DCP est généralement stocké sur un disque dur formaté en EXT2/EXT3 (format Linux), car c’est celui utilisé par les serveurs de projection.
- Sous Mac et Linux, le formatage est natif.
Le DCP doit être copié avec une structure claire (dossier contenant tous les fichiers .mxf, .xml, etc.).
6. Envoyer et tester le DCP en salle
Une fois prêt, le DCP peut être livré sur un disque dur, une clé USB ou via un transfert réseau (FTP). Toujours vérifier la compatibilité avant la projection officielle.
Conclusion : Créer un DCP soi-même est une tâche technique mais réalisable avec les bons outils et de la pratique. Pour des courts-métrages ou des productions indépendantes, des logiciels gratuits comme DCP-o-matic sont des solutions viables. Toutefois, pour des longs-métrages ou une diffusion en multiplex, il est conseillé de passer par un laboratoire professionnel afin d’assurer une compatibilité et une qualité optimales. Besoin d’aide pour la création d'un DCP ? N’hésitez pas à utiliser notre outil de création de DCP en ligne :
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